Qu’avons-nous là ? 


Ce qui transparaît chez Dostoïevski, c’est sa contradiction vis-à-vis de la nature humaine.
Si, dans certains romans il déclame que l’homme est capable du meilleur sans le savoir, dans d’autres il nous jette au visage que « le mal réside dans l’homme plus profondément que ne le présupposent les guérisseurs socialistes, qu’il n’est pas de structure de la société qui puisse éviter le mal, que l’âme humaine restera pareille à elle-même, l’anormal et le péché procèdent de son fonds même ».





C’est donc le dualisme de l’âme humaine qu’il reconnaît et le besoin que ce que l’on considère comme le mal, puisse interférer dans l’image que l’on a du bien, afin de ne pas faire de la terre « le paradis qui est à notre portée ». Car si le paradis est ici-bas, si l’homme crée ce paradis sur terre, que reste t-il du souhait céleste d’un ailleurs ? La vie et à la mort serait à ce point corrélées que nous n’aurions aucune étape intermédiaire à franchir ?

En bref, il y a matière à discussion (et à réflexion!) au travers des écrits de Fiodor Dostoïevski et les analyser demanderait un laps de temps considérable (voir des mémoires entiers!)


⇉ Dans « Le songe d’un homme ridicule et autres récits », l’auteur explore un thème universel : la honte. Le déshonneur, l’humiliation et le scandale ne sont jamais bien loin dans ces nouvelles, thèmes explorés avec sobriété, sans toutefois cette rigueur ronflante qu’on attribue parfois à Dostoïevski☝🏻😉


Premiers frissons amoureux sans le savoir ou machinations cruellement réalistes encore à ce jour, tendant à profiter de l’argent d’un vieillard dément, rien n’est épargné au lecteur sur la bassesse des ambitions humaines souvent placées sous le signe de la convoitise, d’une cupidité extrême, parfois justifiée : tout se discute et reste matière à points de vue différents, c’est là toute la richesse de ces nouvelles qui ne se veulent pas manichéennes.
Une bonne lecture qui ravira les férus des belles lettres. L’écriture est délicieuse, coquette juste ce qu’il faut, sans tomber dans un raffinement exagéré ou présomptueux, bien au contraire. 



💬 Petit + : La préface de Michel Aucouturier est complète, très bien réalisée et nous en apprends beaucoup sur Dostoïevski et sa vie, mais surtout sur une quantité de ses romans, dont sont tirées de nombreuses citations. J'ai adoré m'y plonger avant de commencer ma lecture 😌

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↬ Si vous avez du mal au-delà une certaine fluidité dans vos lectures , attention cependant. Les noms Russes peuvent être complexes à retenir pour des lecteurs qui n'y sont pas habitués et auraient tôt fait de se perdre. Cela dit, dans ces nouvelles, on s'y habitue très vite et le fait est qu'il n'y a pas autant de personnages que dans ses romans, ce qui réduit les possibles erreurs en cours de lecture (confondre les personnages par exemple).
Je conseillerais donc ce livre à tous ceux qui aimeraient découvrir les écrits de ce grand auteur. 😉




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