Ta vie ou la mienne - Guillaume Para


    « Lors de ces quelques jours, ils furent traversés par cette sensation si rare, si puissante : l’ivresse de vivre ».  

    L’ivresse de vivre, qui, en quelques secondes peut se retrouver anéantie par le drame, par l’écume de la haine, quelle que soit la forme qu’elle prend. Et dans le livre coup de poing de #guillaumepara le drame couve, jamais loin. 
    Et à quelques pas de lui, la beauté, l’éphémère splendeur de la vie, la résilience, le traumatisme bouillant, la fureur explosive de l’être esquinté qui plie mais ne rompt pas. Guillaume Para réussit à instiller tout ça, avec grâce et brin par brin dans ce roman qui se lit d’une traite, le souffle court, les ongles malmenés d’être rongés à la lecture de cet ouvrage qui exhale aussi fort le bitume et la grisaille parisienne que le parfum céleste du sens de l’existence. 

    « Paris était le superbe théâtre de leur frénésie d’aimer. Ici, tous deux avaient cru parfois trouver la paix de l’âme ». 

    "L'amoureux éconduit est un étrange martyr qui cherche désespérement à côtoyer son bourreau."


    C’est l’histoire de la dualité de notre réalité humaine. 
    Sans pathos et bien loin des clichés qui auraient pu entacher le récit, on suit Hamed, jeune banlieusard prodige du foot (timing parfait avec notre actualité qui plus est !) qui s’éprend corps et âme de la jeune Léa, « bourgeoise » mélancolique poursuivie par le genre de blessures qui ne cicatrisent jamais tout à fait. 
    François, lunaire et jovial, devient malgré lui un pilier dans l’existence de ces deux êtres, offrant son amitié indéfectible au couple que la vie semble avoir maudit. 
    Puis, un jour, l’existence bascule tout à fait pour Hamed. 
    La prison. Sa réalité répugnante qui inflige la putréfaction à l’âme. 
    S’en sortir. Survivre. Comme un automate. Jouer le jeu. Le jeu terrible qui enserre l’esprit pour lui rappeler qu’il n’y a pas de vainqueur mais qu’il faut coûte que coûte se maintenir dans la partie. 

    « Sais-tu ce que veut dire berbère, Hamed ? Homme libre. Mon père m’a toujours appris à être libre, c’est notre devoir. Tu es libre Hamed, c’est écrit en toi. Le proverbe dit : l’arbre suit sa racine mais je crois que quelles que soient tes racines, tu es libre d’aller vers le soleil ».
    *

Une lecture incontournable qui DOIT se retrouver dans votre PAL, bibliothèque, sac, table de chevet, que sais-je ? 
 Merci encore à Guillaume Para pour l'envoi de son livre, qui  m'a tellement transportée que je l'ai lu en une demi-journée, sans parvenir à quitter les personnages. N'est-ce pas à cela qu'on reconnaît un bon roman ? Il laisse des traces et les personnages prennent littéralement vie dans notre esprit de lecteur : on peine à les abandonner une fois le livre refermé. Une fois ce même livre refermé, il nous arrive même d'y songer, imprégnés tout à fait par cette histoire qu'il nous semble avoir vécue, intimement, avec eux. 


Commentaires

  1. Très beau livre . J'ai beaucoup aimé la profonde amitié entre les trois protagonistes

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