Oona & Salinger - Beigbeder



"L’amour est plus beau quand il est impossible, l’amour le plus absolu n’est jamais réciproque. Mais le coup de foudre existe, il a lieu tous les jours à chaque arrêt d’autobus, entre deux personnes qui n’osent pas se parler. Les êtres qui s’aiment le plus sont ceux qui ne s’aimeront jamais » 
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« Complètement ivres, ils se découvraient une noirceur commune (…) Je t’aime Oona. Ma vie est fichue. C’est du suicide de t’aimer, Oona. Je suis foutu, foutu par terre. Personne n’a jamais été aussi heureux et minable. Tu es ignoblement faite pour moi. »
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« L’amour est l’utopie de deux égoïstes solitaires qui veulent s’entraider pour rendre leur condamnation supportable. C’est une lutte contre l’absurde, par l’absurde. »
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On retrouve dans "Oona & Salinger " la plume de #Beigbeder, mais avec une sensibilité plus accrue que jamais. L’histoire d’amour avortée de la belle Oona O’Neill, jeune nymphette gracieuse et ingénue et de Salinger, amoureux transi et écrivain torturé, encore à l’aube de ses écrits. 
Entre échanges épistolaires et dialogues sagaces et pétillants, Oona et Salinger amusent autant qu’ils émeuvent en amants maudits et insolites. L’histoire se poursuit avec la rencontre inédite entre Oona et l’illustre Charlie Chaplin. 

On tangue donc entre deux histoires d’amour bien différentes, deux rencontres qui se font et se défont. 
Une rencontre qui marque à jamais : ce premier amour déchu pétri de l’idéalisation des premiers émois que Salinger ressentit pour Oona, cristallisant les instants volés de leur histoire dans leur absolue pureté. 
Puis, Une rencontre qui change toute une vie : celle d’Oona et de Charlie Chaplin qu’elle épousa, et avec qui elle eût pas moins de 8 enfants ! 
C'est délicieux tout du long : à lire, à imaginer, dans ce New York des années 40’s où le rêve américain côtoie l’impitoyable réalité de la guerre qui fait rage. Guerre à laquelle participe Salinger, sauvé de sa noirceur par les lettres qu’il écrit quotidiennement à une Oona qui lui échappe indéniablement pour poursuivre ses rêves de gloire, très loin de l’effroyable drame de Pearl Harbor. 

Beigbeder rend hommages à ces figures emblématiques des années 40's avec sa dérision habituelle, qui se teinte ici de romantisme et d'inattendu : préférer suivre ce premier amour entre Oona et Salinger, aussi vain qu'il fût pure et mettre en avant la cruelle beauté de l'inachevé. 



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