Bonsoir, la rose de Chi Zijian -

« La mélancolie a sa beauté. Une beauté que l’intéressée doit savourer dans la solitude (...) Dans les jardins de pruniers, j’ai vu les fleurs s’épanouir puis se faner. Je me suis dit qu’un bel amour, comme les fleurs, n’a qu’un temps, et cela m’a rassérénée. Je m’étais épanouie et je gardais au fond de mon coeur ce parfum que je pourrais faire revivre tout au long de ma vie » 

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Les Editions Picquier spécialisées dans la littérature asiatique me régalent à chaque fois. Je passe des heures en librairie à choisir minutieusement leurs livres aux couvertures qui me font voyager. Et le contenu n’est pas en reste.

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Ici, il faut se figurer le Grand Nord de la Chine. Xiao’e et Léna sont deux femmes dont le destin a été maintes fois bouleversé. Cette fois-ci, c’est leur rencontre commune qui leur fera prendre un tournant décisif dans leur vie. Aussi jeune que Léna est « vieille », Xiao’e déterre malgré elle des secrets bien enfouis et revient sur son enface dévastée par le scandale de sa naissance. 

Entre Léna la logeuse et Xiao’e la locataire, s’installe un attachement poli et un respect mutuel perturbé par les échos de leurs histoires respectives. 

Relations humaines mises à mal et pudeurs exacerbées peuplent le roman et ses personnages, créant un sentiment d’injustice envers la manière dont Xiao’e a été traitée toute sa vie pour un crime dont elle n’est pas responsable. 

Xiao’e, d’ailleurs, a longtemps cru avoir été engendrée par un fantôme, elle dont la mère s’est faite violer sur une tombe en cette nuit de la fête des morts.

Mais les fantômes, ici, sont un peu les vivants, perdus dans les méandres de moeurs et croyances qui les étouffent...

> Un livre écrit en demi-teinte, d’une plume aussi désillusionnée que malicieuse. En effet, #chizijian est déconcertante dans sa pétillance fardée. 

Bonsoir, la rose se révèle surprenant dans sa manière d’aborder les thèmatiques dramatiques, oscillant entre une légèreté rusée et la gravité qu’elles impliquent.