Danse d’atomes d’or - Olivier Liron

Subjuguée. 
Photo de ma joyeuse rencontre avec Olivier Liron à la Librairie de Metz 🥰



Olivier assujettit complètement le lecteur.
Déchirante de beauté, cette histoire entre Loren et O. n’en finit pas de hanter l’esprit et les fantômes de l’inachevé s’invitent pour une valse à mille temps, comme le chantait si bien Brel. 

Rétrospective d’une histoire d’amour en verre soufflé, fragilisée par l’insoutenable légereté de l’être. De la vie. Des certitudes qui n’en sont jamais. Des incertitudes qui s’étendent comme des papillons aux ailes fanées. Cette histoire c’est celle d’O. , de personne, de tout le monde. Celle de la passion,  inéluctablement éphémère, qui devient cruelle obsession, inapaisée, inassouvie. On comprends plus que jamais la notion de l’humain qui est avant tout être de désir. 
Et le désir consume la raison, déjoue l’ordre des choses, l’ordre du monde, devient le point d’intersection de l’existence. De « l’exister ». 
Au travers de l’autre, de cet autre,  qui prend toute la place. ♥️

O. rencontre Loren. Elle est acrobate. Elle a le vertige. Il s’aiment. Leurs corps se parlent, leurs idées se confondent. Leurs promenades dans le tout Paris se muent en instants de grâce. Elle disparaît. Errance. 
Qui est Orphée ? Qui est Eurydice ? Et si l’Enfer, en définitive c’était un peu le monde ? De métaphore en métaphores, Olivier transcende avec son écriture pavée d’humour même lorsque tout est noir, de prosodie tout du long et, telle.      Nothomb plaçant le mot pneu dans chacun de ses romans, il se régale, lui, avec le mot palindrome. 
« La vie est un palindrome. Elle peut se lire à l’envers ».

Et la bruine peut continuer de vomir son crachin, toi, tu dégoulines de talent. Tu es un poète, Olivier. Un vrai. ♥️



🎈 Extraits 🎈


« La nuit se levait, avec sa féerie d’histoires anonymes, de douleurs sans visage, s’engouffrant comme la marée haute dans les failles entre les hommes »

« Mais en fin de compte nous espérons secrètement la joie, nous voulons l’exultation pleine et entière, nous voulons la destruction ultime du corps ; le plaisir peut se tromper d’objet, la joie, elle, ne trompe jamais, la joie ne trompe pas. J’étais en ascension vers une fête inconnue, saoul de toi, et je voulais simplement ne pas me réveiller, ne pas retourner dans le monde (...) Vous en mes lieu et place, auriez-vous été fou amoureux ? »


« Tu as remarqué, disais-je aussi, le mot étreinte est l’anagramme du mot éternité, il suffit de permuter quelques lettres »

« J’étais pour toujours l’habitant de ton pays, mon amour, j’avais ta voix au coeur, le petit tintinnabulement de ton rire, mon acrobate aux cheveux de châtaigne et de pluie de printemps. Ma petite morte de 28 ans, ma toujours vive, je t’appelle en songe en haute mer sur la soie verte des iceberg,
Sous le couvercle sans issue des étoiles, je te revois dans cette ville inconnue où nous avions passé quelques jours au bord de la mer, avant que tu ne disparaisses. Tu étais nue dans la lumière cendre olive du petit matin, tu contemplais l’éternité de ton corps dans une grande psyché d’acajou et puis (...) tu as dansé. Loren danse ; tu danses quelque part, tu danses sous le grand lustre de la chambre et sur le tamac éternellement blond d’un aéroport, tu virevoltes dans la vie avide, légère et trompeuse de la neige, nous sommes tous les deux au bord du fleuve dans l’odeur du fleuve et le tremblement d’un soir, dans le sel des extases qui meurent avec les parfums.
On s’aimait. On dansait et on s’aimait. »

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