Elena Ferrante - L’amour harcelant





Fan inconditionnelle de #elenaferrante je suis. 


Ce livre, son premier roman, me laisse consternée, porteuse d’un étrange secret, d’un malaise diffus. L’amour harcelant semble avoir été écrit dans l’urgence des mots, de faire sortir des fragments de soi pour les éparpiller confusément, à la manière de lourdes pierres que l’on porte longtemps. Entravant le corps et l’esprit. Pierres d’accablement que l’on sème sur le sentier existentiel pour en garder trace avant de s’en décharger entièrement. De Tout. Passé. Amertume. Enfance. Violence.

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Delia est assaillie d’éprouvés contradictoires. Sa mère, Amalia a été retrouvé noyée, avec sur elle, un soutien-gorge neuf de grande marque. Stupeur. 
Tout du long, elle revient sur leur relation ambivalente. 
Sur cette mère, objet de désir et de dégoût à la fois. Cette mère si différente. Non. Si proche. Puissamment liée à elle par le sang et l’héritage filial. Jusqu’à l’inévitable effet de miroir contre lequel Delia se bat farouchement.

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L’écriture est plus abrupte que dans la saga de #lamieprodigieuse. On retrouve tout de même la syntaxe et la sémantique propres à Ferrante. Mais le ressenti est perturbant : ce roman DEVAIT sortir de Ferrante pour la libérer partiellement. On ressent cette impression hautement autobiographique que l’Amie Prodigieuse, déjà, offrait au lecteur. 
Les thèmes chers à Ferrante y sont narrés avec avidité, empressement, nécessité. La relation mère-fille. Cette Naples menaçante et tortueuse. 
L’incidence cruelle, sexuelle, des hommes dans la vie des femmes. Qui fût le séduisant Caserta pour sa mère ? A quel point le mari D’Amalia était-il possessif? Qui était vraiment cette mère, objet du désir maternel et masculin ? Comment concilier cet ensemble ? Comment savoir quand on refuse de voir ? 


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